Sauvons nos PAPAM !
Lors de périgrinations à la rercherche
de documentation pour un futur article, je suis tombée par hasard sur
un document fort intéressant qui a été "pondu" par le CES (Conseile économique et social), une instance que
j'aurais plutôt crue pontifiante et fort peu préoccupée de ce genre de
sujet: Les PAPAM...
Ben oui, j'avoue ce sigle m'a fait
sourire...Alors je maintiens un peu le mystère...Levons le voile sur
ces mystérieuses PAPAM...Il s'agit des Plantes A Parfum, Aromatiques et
Médicinales !
Ce texte est plein de recommandations de bon sens
et semble complètement en contradiction avec les procès façon chasse
aux sorcières intentées à des petites sociétés comme Biotope des montagnes pour vente
illégale de plantes tombant sous le coup du monopole pharmaceutique.
Jugez plutôt...
« Notes d’Iéna » Informations du
Conseil économique et social - N°236 du mercredi 24 mai 2006
« LES PERSPECTIVES
ECONOMIQUES DES SECTEURS DE L’HORTICULTURE »
RAPPORTEUR : MICHELE VIGUIER AU NOM DE LA SECTION DE L’AGRICULTURE
ET DE L’ALIMENTATION PRESIDEE PAR ANDRE THEVENOT
Le
rapport du Conseil économique et social traite à la fois de l’horticulture
ornementale et des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PAPAM).
Extrait
LES PAPAM
Les
plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PAPAM) couvrent environ 36 000
hectares, pour une centaine d'espèces et plus de 3 500 producteurs répartis principalement
dans 16 départements sur 10 régions. Les plus importantes par leur étendue sont
les 23 200 hectares de plantes à parfum, pour l’essentiel le lavandin et la lavande.
Les plantes médicinales s’étendent sur 11 000 hectares consacrés en priorité au
pavot et au ginkgo biloba. Les plantes aromatiques, telles le thym, l’estragon
ou le basilic, couvrent environ 2 200 hectares. Les chiffres comparés du
recensement général agricole de 1989 et celui de 1999, font ressortir que le
nombre d'exploitants a peu changé alors qu’il a fortement diminué dans le reste
de l'agriculture française. Si l'on compare les chiffres en termes de
superficie, entre 1995 et 2004, on enregistre une augmentation de 25 à 30 % du
nombre d’hectares consacrés à ces cultures.
Ces
productions sont confrontées à une concurrence internationale assez sévère de
la part de pays à coût de main-d’oeuvre bien moindre, c’est pourquoi, la
performance doit constamment être recherchée.
1.Un secteur confronté à
une réglementation inadaptée
a)
Une évolution nécessaire de la réglementation pour les plantes médicinales
S’agissant
de la commercialisation des plantes médicinales, il existe depuis de nombreuses
années un conflit entre les pharmaciens qui bénéficient d’un monopole en la
matière et les non-pharmaciens. Sur les 450 plantes inscrites à la Pharmacopée,
145 devraient prochainement être libérées du monopole pharmaceutique.
En
raison du coût des dossiers de demande d’autorisation de mise en marché (AMM)
et aussi du fait des décisions de déremboursement, l’industrie pharmaceutique
tend à délaisser les spécialités à base de plantes. Parallèlement à ce
délaissement des plantes médicinales par le secteur pharmaceutique, l’industrie
des compléments alimentaires ne peut pas pour autant les utiliser, soit parce
qu’elles restent dans le monopole pharmaceutique, soit parce qu’elles ne
pourront faire l’objet que de revendications « physiologiques » et non thérapeutiques
ce qui restreint l’usage qui peut en être fait. Dans ces conditions, le Conseil
invite les représentants des administrations concernées, des industries
(compléments alimentaires, pharmacie…) et des producteurs à se concerter afin
de préciser quelles plantes pourront être utilisées dans les compléments
alimentaires et quelles sont les allégations qui pourront être faites. Afin de
s’adapter aux pratiques en vigueur dans d’autres Etats membres de l’Union, la
concertation devrait également porter sur la création de produits de santé à
base de plantes qui se situeraient entre les médicaments classiques et les
compléments alimentaires et qui mettraient en valeur les anciens usages des
plantes.
b)
L’homologation des produits phytopharmaceutiques pour les cultures de plantes
médicinales pose problème
A
l’heure actuelle, le Comité d’homologation, qui relève du ministère de
l’Agriculture, demande son avis à l'Agence française de sécurité sanitaire des
produits de santé (AFSSAPS), ces avis tardant, semble-t-il, à être émis.
Le CES propose que le
Comité d'homologation délivre, en liaison avec l’AFSSAPS, les homologations
demandées (anciennes et à venir) sur les plantes médicinales, dans des délais
raisonnables.
2-
Des cultures dont la survie est, elle aussi, conditionnée par un effort
permanent en matière de recherche
a)
Un outil de recherche dont le financement doit être consolidé
En
matière de PAPAM, on se trouve en présence d’une multitude de produits aux
exigences différentes d’où découle encore, malgré les nombreux acquis, un vaste
champ de recherche à explorer pour adapter les qualités aux marchés variés et
sécuriser la production. C’est le rôle notamment, mais pas seulement, de
l’ITEIPMAI (NB : Institut Technique Interprofessionnel des Plantes à parfum, médicinales et aromatiques...oui je sais, ça colle pas au niveau des initiaes...mais c'est ce que j'ai trouvé...Voir leur site...) dont la structure demeure très fragile.
Compte
tenu de l’importance de cet outil de développement, très apprécié par
l’ensemble de la filière, le Conseil préconise d’en sécuriser le financement
pour lui permettre de maintenir son activité dans des conditions optimales.
b)
Une mise en réseau des compétences existantes dans les structures actuelles
Plusieurs
organismes, nationaux, régionaux, départementaux travaillent sur cette filière,
tant en recherche appliquée qu'en développement. Leurs missions sont assez
imbriquées. Aujourd'hui, ils souhaitent faire un pas de plus, ensemble, vers
une programmation des activités en commun, et se fédérer dans une nouvelle
entité fonctionnelle : le réseau PAPAM. (Je n'ai hélas pas trouvé trace sur le net de ce fameux réseau PAPAM ailleurs que sur le site du CES)
Le
CES est favorable à la mise en place de ce réseau qui reste à faire. Il
souhaite que ce réseau puisse accéder aux compétences de l’INRA et obtenir sa
participation à des programmes définis en commun.
3-
Des distorsions de concurrence qui appellent des réponses énergiques dans le
secteur de la lavande
En
moins d’un an, les huiles essentielles de lavandes françaises sont passées de
45 € à 23 € le kilo, soit le même prix que les lavandes étrangères. Le fort
potentiel de production actuel, tant des productions françaises qu’étrangères
(plantations jeunes), risque de contribuer à augmenter les stocks de report les
prochaines années et donc de faire perdurer une crise qui ne fait que
commencer.
Face
à cette situation, le CES estime que les mesures suivantes devraient être
adoptées en liaison avec la profession :
-
une aide à la prise en charge des frais financiers consécutifs au stockage d’huiles
essentielles dans les coopératives (40 000 euros par an) ;
-
une aide aux organisations de producteurs leur permettant la mise en place d’un
service commercial dans les coopératives afin de rapprocher celles-ci des
utilisateurs (200 000 euros par an) ;
-
un doublement de l’indemnité compensatrice d’handicap naturel (ICHN) afin de
rendre les huiles essentielles plus compétitives
-
la mise en place d’actions promotionnelles, relatives à la mise en avant des
huiles essentielles françaises auprès des utilisateurs. (Je suis heureuse par le biais de cet article de mettre en pratique les recommandations du CES ;-) )
Source : Conseil économique et social
Sur le site du CES, on trouve également un lien vres le site "Le changement climatique"...qui présente le rapport réalisé par un Groupe de réflexion associant des membres du Conseil
économique et social, de l’Académie des sciences, l’Académie des
technologies, l’Académie des sciences morales et politiques.
A visiter :
Le site de l'ARH (Associaton pour le renouveau de l'herboristerie)
L'affaire "Biotope des Montagnes" :
- Sur Tela-Botanica
- Sur Passerelle Eco (plusieurs articles dont celui-ci, il faut fouiller...)
- Sur Grain-vert
...et sur bien d'autres sites et blogs engagés...
La pétition de l'association SIMPLES sur le site de l'ASE (Association Santé Environnement)
En revenant de Nant 1, et 2 sur le blog de la Princesse au Petit Pois, articles sur la fête des Simples et le réseau Populus.
Crédit photographique
Chives - 2004-07-19
Some chive flowers on my balcony.
Photo courtesy PDPhoto.org"