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25 novembre 2006

Sauvons nos PAPAM !

Lors de périgrinations à la rercherche de documentation pour un futur article, je suis tombée par hasard sur un document fort intéressant qui a été "pondu" par le CES (Conseile économique et social), une instance que j'aurais plutôt crue pontifiante et fort peu préoccupée de ce genre de sujet: Les PAPAM...

Ben oui, j'avoue ce sigle m'a fait sourire...Alors je maintiens un peu le mystère...Levons le voile sur ces mystérieuses PAPAM...Il s'agit des Plantes A Parfum, Aromatiques et Médicinales !

Ce texte est plein de recommandations de bon sens et semble complètement en contradiction avec les procès façon chasse aux sorcières intentées à des petites sociétés comme Biotope des montagnes pour vente illégale de plantes tombant sous le coup du monopole pharmaceutique.

Jugez plutôt...

bandeauCES« Notes d’Iéna » Informations du Conseil économique et social - N°236 du mercredi 24 mai 2006

« LES PERSPECTIVES ECONOMIQUES DES SECTEURS DE L’HORTICULTURE »
RAPPORTEUR : MICHELE VIGUIER AU NOM DE LA SECTION DE L’AGRICULTURE ET DE L’ALIMENTATION PRESIDEE PAR ANDRE THEVENOT

Le rapport du Conseil économique et social traite à la fois de l’horticulture ornementale et des plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PAPAM).

Extrait

LES PAPAM

Les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PAPAM) couvrent environ 36 000 hectares, pour une centaine d'espèces et plus de 3 500 producteurs répartis principalement dans 16 départements sur 10 régions. Les plus importantes par leur étendue sont les 23 200 hectares de plantes à parfum, pour l’essentiel le lavandin et la lavande. Les plantes médicinales s’étendent sur 11 000 hectares consacrés en priorité au pavot et au ginkgo biloba. Les plantes aromatiques, telles le thym, l’estragon ou le basilic, couvrent environ 2 200 hectares. Les chiffres comparés du recensement général agricole de 1989 et celui de 1999, font ressortir que le nombre d'exploitants a peu changé alors qu’il a fortement diminué dans le reste de l'agriculture française. Si l'on compare les chiffres en termes de superficie, entre 1995 et 2004, on enregistre une augmentation de 25 à 30 % du nombre d’hectares consacrés à ces cultures.

Ces productions sont confrontées à une concurrence internationale assez sévère de la part de pays à coût de main-d’oeuvre bien moindre, c’est pourquoi, la performance doit constamment être recherchée.

1.Un secteur confronté à une réglementation inadaptée

a) Une évolution nécessaire de la réglementation pour les plantes médicinales
S’agissant de la commercialisation des plantes médicinales, il existe depuis de nombreuses années un conflit entre les pharmaciens qui bénéficient d’un monopole en la matière et les non-pharmaciens. Sur les 450 plantes inscrites à la Pharmacopée, 145 devraient prochainement être libérées du monopole pharmaceutique.

En raison du coût des dossiers de demande d’autorisation de mise en marché (AMM) et aussi du fait des décisions de déremboursement, l’industrie pharmaceutique tend à délaisser les spécialités à base de plantes. Parallèlement à ce délaissement des plantes médicinales par le secteur pharmaceutique, l’industrie des compléments alimentaires ne peut pas pour autant les utiliser, soit parce qu’elles restent dans le monopole pharmaceutique, soit parce qu’elles ne pourront faire l’objet que de revendications « physiologiques » et non thérapeutiques ce qui restreint l’usage qui peut en être fait. Dans ces conditions, le Conseil invite les représentants des administrations concernées, des industries (compléments alimentaires, pharmacie…) et des producteurs à se concerter afin de préciser quelles plantes pourront être utilisées dans les compléments alimentaires et quelles sont les allégations qui pourront être faites. Afin de s’adapter aux pratiques en vigueur dans d’autres Etats membres de l’Union, la concertation devrait également porter sur la création de produits de santé à base de plantes qui se situeraient entre les médicaments classiques et les compléments alimentaires et qui mettraient en valeur les anciens usages des plantes.

b) L’homologation des produits phytopharmaceutiques pour les cultures de plantes médicinales pose problème

A l’heure actuelle, le Comité d’homologation, qui relève du ministère de l’Agriculture, demande son avis à l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS), ces avis tardant, semble-t-il, à être émis.

Le CES propose que le Comité d'homologation délivre, en liaison avec l’AFSSAPS, les homologations demandées (anciennes et à venir) sur les plantes médicinales, dans des délais raisonnables.

2- Des cultures dont la survie est, elle aussi, conditionnée par un effort permanent en matière de recherche

a) Un outil de recherche dont le financement doit être consolidé

En matière de PAPAM, on se trouve en présence d’une multitude de produits aux exigences différentes d’où découle encore, malgré les nombreux acquis, un vaste champ de recherche à explorer pour adapter les qualités aux marchés variés et sécuriser la production. C’est le rôle notamment, mais pas seulement, de l’ITEIPMAI (NB : Institut Technique Interprofessionnel des Plantes à parfum, médicinales et aromatiques...oui je sais, ça colle pas au niveau des initiaes...mais c'est ce que j'ai trouvé...Voir leur site...) dont la structure demeure très fragile.

Compte tenu de l’importance de cet outil de développement, très apprécié par l’ensemble de la filière, le Conseil préconise d’en sécuriser le financement pour lui permettre de maintenir son activité dans des conditions optimales.

b) Une mise en réseau des compétences existantes dans les structures actuelles

Plusieurs organismes, nationaux, régionaux, départementaux travaillent sur cette filière, tant en recherche appliquée qu'en développement. Leurs missions sont assez imbriquées. Aujourd'hui, ils souhaitent faire un pas de plus, ensemble, vers une programmation des activités en commun, et se fédérer dans une nouvelle entité fonctionnelle : le réseau PAPAM. (Je n'ai hélas pas trouvé trace sur le net de ce fameux réseau PAPAM ailleurs que sur le site du CES)

Le CES est favorable à la mise en place de ce réseau qui reste à faire. Il souhaite que ce réseau puisse accéder aux compétences de l’INRA et obtenir sa participation à des programmes définis en commun.

3- Des distorsions de concurrence qui appellent des réponses énergiques dans le secteur de la lavande

En moins d’un an, les huiles essentielles de lavandes françaises sont passées de 45 € à 23 € le kilo, soit le même prix que les lavandes étrangères. Le fort potentiel de production actuel, tant des productions françaises qu’étrangères (plantations jeunes), risque de contribuer à augmenter les stocks de report les prochaines années et donc de faire perdurer une crise qui ne fait que commencer.

Face à cette situation, le CES estime que les mesures suivantes devraient être adoptées en liaison avec la profession :

- une aide à la prise en charge des frais financiers consécutifs au stockage d’huiles essentielles dans les coopératives (40 000 euros par an) ;
- une aide aux organisations de producteurs leur permettant la mise en place d’un service commercial dans les coopératives afin de rapprocher celles-ci des utilisateurs (200 000 euros par an) ;
- un doublement de l’indemnité compensatrice d’handicap naturel (ICHN) afin de rendre les huiles essentielles plus compétitives
- la mise en place d’actions promotionnelles, relatives à la mise en avant des huiles essentielles françaises auprès des utilisateurs.
(Je suis heureuse par le biais de cet article de mettre en pratique les recommandations du CES ;-) )

Source : Conseil économique et social

Alors, puisque même eux le disent, on attend quoi ???

Sur le site du CES, on trouve également un lien vres le site "Le changement climatique"...qui présente le rapport réalisé par un Groupe de réflexion associant des membres du Conseil économique et social, de l’Académie des sciences, l’Académie des technologies, l’Académie des sciences morales et politiques.

cibouletteA visiter :

Le site de l'ARH (Associaton pour le renouveau de l'herboristerie)

L'affaire "Biotope des Montagnes" :
- Sur Tela-Botanica
- Sur Passerelle Eco (plusieurs articles dont celui-ci, il faut fouiller...)
- Sur Grain-vert
...et sur bien d'autres sites et blogs engagés...

La pétition de l'association SIMPLES sur le site de l'ASE (Association Santé Environnement)

En revenant de Nant 1, et 2 sur le blog de la Princesse au Petit Pois, articles sur la fête des Simples et le réseau Populus.

norightsCrédit photographique
Chives - 2004-07-19
Some chive flowers on my balcony.

Photo courtesy PDPhoto.org"

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Commentaires
J
Bonne et Heureuse Année, Blue et tous/toutes. <br /> Que la santé soit au rendez-vous.<br /> Et la sérénité pour vivre dans ce monde de brutes ;-).<br /> Amicalement.<br /> <br /> Joëlle
A
Bonsoir Blue, j'espère que tu vas bien, je passe chez toi pour te souhaiter une très bonne année 2007. Si tu vaux, donne-moi de tes nouvelles, je serais tres heureuse !<br /> bise
M
Je trouve ton analyse très juste Malegria mais ici l'idée de créer une classe distincte des plantes médicinales serait de légaliser toutes les plantes étrangères qui sont couramment consommées en Europe notament mais distribuées dans des circuits commerciaux incontrôlables.<br /> <br /> Cela permettrait de proposer légalement des plantes dont on serait sûr de la qualité et de l'identification sans forcément passer par le monopole pharmaceutique qui est devenu obsolète car les pharmaciens malheureusement croulent aujourd'hui sous des tâches qui n'ont plus rien à voir avec leurs compétences et savoirs traditionnels.<br /> <br /> Certains passionnés continuent à faire des préparations, à avoir des rayons alternatifs etc. mais cela demande de pouvoir être détaché des contingences économiques: une officine c'est très cher et il y a un devoir de rentabilité quelquefois incompatible avec une qualité de service...<br /> <br /> Mais j'ai foi en cette profession et la nouvelle génération ne vivra pas la mutation profonde que vit la mienne entre des études formidablement enrichissantes et une réalité professionnelle qui n'a rien à voir...
M
La situation est complexe, j'ai lu mais je suis un peu dépassée. Par contre je me demande si c'est vraiment une bonne idée qu'une partie des plantes médicinales échappent au monopole pharmaceutique (qui pose des problèmes, certes, mais...). <br /> <br /> Au Pérou on trouve des plantes médicinales un peu partout sauf en pharmacie. Et quelle galère pour en trouver de bonne qualité!!!<br /> Un producteur bio (de bonne qualité) m'expliquait notamment que cela dessert les plantes car on vend un sachet avec 3 têtes de camomille et le reste de branches, evidemment ce n'est pas efficace. Ou bien on vend la mauvaise sorte de munia qui elle non plus n'est pas efficace. <br /> <br /> Le pouvoir des plantes médicinales est déja bien contesté dans l'opinion publique, ne risque-t-on pas de voir celle-ci baisser encore plus.<br /> <br /> est-ce que les pharmacies se désinteresseront encore plus de la chose (plus de concurrence = moins de parts de marché = moins rentable). On aurait encore plus de difficultés à se procurer la glycérine, cire d'abeille et autres si les pharmacies qui préparent se font plus rares.<br /> En France près de chez moi il y a une pharmacie-herboristerie avec un pharmacien qui s'y connait très bien. Ses conseils me rassurent car il a les compétences et l'expérience. Certes on trouve des thérapeutes spécialisés mais ils sont chers et rares... La pharmacie de proximité a du bon, ne va-t-on pas l'affaiblir encore plus ?
V
article intéressant mais je n'ai pas encore tout lu j'imprime pour ce week end et EXCELLENT WEEK END à toi !!!
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