Des goûts et des odeurs...
Quand j'étais petite, si je disais en
goûtant quelque chose : "Ce n'est pas bon !" Quelqu'un me reprenait en
disant "Non, simplement tu n'aimes pas ça..."
Ce quelqu'un, ce n'était pas ma mère qui était plutôt du genre à répondre : "Mais si c'est bon ! Tais toi et mange !"
Je pense que c'était ma grand-mère...
Je
me souviens aussi être allée à un concours de piano, morte de
honte avec une jupe grise, des collants bleu roi et un pull vert
pomme...J'avais pleuré en découvrant cette association dans mon sac de
voyage, avec rien d'autre de "sortable", pleuré encore quand ma prof
m'avait dit d'un air ébahi : "Tu n'as que ça à te mettre ?" et bien
entendu pleuré encore quand les autres s'étaient moquées...Bien
entendu, ma mère trouvait ça très joli...
J'ai aussi pesté
pendant des mois quand on m'interdisait ado, de porter du noir parce
que ''C'est pas une couleur pour les gamines ! C'est la couleur du
deuil!"
Peut être pour ça que j'en porte tant aujourd'hui...
Il
est un monde invisible où personne ne venait me disputer mes goûts,
c'est celui des odeurs...Depuis toujours dotée "d'un nez de chien de
chasse", j'ai toujours repéré avant tout le monde le rôti qui
commençait à brûler, le brûleur de gaz éteint par un courant d'air, la
couche pleine du bébé...Mais j'ai aussi profité plus que d'autres de
l'odeur du pain chaud, de l'arôme des fleurs, des senteurs du seringat
après l'orage, de l'odeur propre à chaque saison...et du parfum
personnel de chaque peau...
Les huiles essentielles, pour moi,
ce sont avant tout, des parfums...L'aromathérapie, la "médecine" des
odeurs, comme son nom l'indique bien !
Alors que ce soit pour
soigner ou a fortiori dans les produits d'hygiène et de toilette, dans
les cosmétiques...pas question d'utiliser quelque chose dont je dirais
en mettant mon nez dessus : "Ca ne sent pas bon !"
J'ai l'énorme
chance, malgré mes nombreuses sinusites, que mon sens de l'odorat se
soit très peu émoussé et j'utilise mon nez pour choisir les huiles
essentielles qui me conviennent.
Après m'être penchée sur
l'aromathérapie énergétique grâce à l'excellent livre de Lydia Bosson,
"L'aromathérapie énergétique - Guérir avec l'âme des plantes", Editions
Amyris,j'ai découvert que, selon les moments de ma vie, selon mes états
d'âme, je ne vais pas être tentée, attirée, par les mêmes huiles
essentielles. J'en suis arrivée, inversement, en respirant mes flacons
et en repérant les odeurs qui m'attirent à un moment précis, à
décrypter un "sentiment" profond que je n'ai pas forcément détecté,
verbalisé...Je sais à quel état d'esprit, à quel mal-être,
correspondent mon attirance pour le fenouil, pour l'angélique, huiles
essentielles dont je ne suis pas du tout fanatique, je sais à quoi
correspond une intense envie de géranium ou de néroli...
Aussi,
quand, pour plaisanter je parle d'amicale compétition entre les
partisans du patchouly et...les autres...Quand je m'ingénie à concevoir
un déodorant myrrhe-santal, ce n'est pas dans l'unique but de faire
bisquer Venezia, mais surtout pour démontrer que chacun, dans le monde
des odeurs, peut, et je dirais, doit, trouver son univers personnel,
afin d'être en accord avec soi-même.
Dans mes boîtes, mes huiles
essentielles sont rassemblées selon des familles olfactives qui me sont
personnelles, certains flacons naviguent d'ailleurs sans place fixe
entre 2 "familles"...j'ai testé des classements plus scientifiques, par
famille botanique, pas molécule, ou bien inspirée de l'ayurveda, par
dosha ou selon les effets sur les chakras, j'ai même tenté un
classement alphabétique selon le nom latin ou français...et j'ai
abandonné, car seul ce rangement très personnel me permet de trouver
rapiddment les flacons qui m'intéressent...Je n'ai mis là que les HE
qui me sont venues à l'esprit, j'ai plus d'une centaine de flacons...il
y a aussi le coin de ce que j'appellerais "les odeurs improbables"...où
je ne vais à la pêche que quand je m'inspire d'une formule déjà
établie...Parfois je vais chercher le flacon et le nez dessus, je me
dis : "Ah oui finalement, pourquoi pas..."
Il y a des molécules que je repère au nez, comme le citronnelal ou le salycilate de methyle...
Terreuses, racines : patchouly, angélique, curcuma, vetyvert, gingembre
Sacrées : encens, myrhe, santal, nard, benjoin
Aromatiques : ciste, hélichryse, lentisque pistachier
Anisées : fenouil, anis, badiane
Graines : céleri, cumin, aneth, cardamome
Epicées : cannelle, girofle, muscade, poivre
Rose : rose, bois de rose, géranium, palmarosa
Fleurs blanches : ylang ylang, jasmin, néroli
Herbes aromatiques : romarin, thym, sarriette, origan, sauge, hysope
Azulène : camomille allemande, achillée (millefeuille et Ligurie), ormenis, tanaisie
Conifères : pins, sapins
Citronnées : agrumes, verveine, mélisse, gaïac
Lavande
Boisée : cèdre, santal, gaïac, bois de rose
Citronnellal : citronelle, eucalyptus citronnée, petigrain combawa
Eucalyptus, myrte
Menthes + eucalypus dives
Toniques : épinette noire, litsée citronnée, myrte citronnée, menthe bergamote
Salycilate de methyle : gaulthérie, bouleau
Médicinales : gaulthérie, hélichryse, tea tree
Camphrées : camphre, romarin CT camphre, lavande aspic
Rassurantes : laurier noble, ravensare
Cyprès, genièvre
Marjolaine, basilic
Vert : feuilles de violette, galbanum
Quand je confectionne un remède pour quelqu'un d'autre, et que la
personne est présente, je sélectionne les huiles essentielles pouvant
convenir à son problème et je lui fais respirer les flacons avant la
sélection définitive...
Le
pannel des huiles essentielles est suffisant pour que l'on trouve une
HE qui convienne olfactivement et qui ait les mêmes propriétés...
Je rêve de suivre des cours d'olfactothérapie...si, si, ça existe...ici par exemple...
Crédits photos :
Gumbo - 2002-09-14, Gumbo in Louisiana. Photo libre de droits, trouvée sur PD Photo.org
Rainbow 2, Michele Valentinuz (Italy), Photo libre de droits sous licence Creative Commons trouvée sur le site Openphoto.net
Illustrer sans copiller, c'est possible !